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La salle rayonnait comme de l’or. Telle fut, du moins, la première impression de Gosseyn. Toute la décoration était d’un jaune chaud : le sol pelucheux et les tentures dissimulant des murs qui, à ce qu’il en voyait çà et là, semblaient d’un gris argenté.

Il distingua vaguement d’autres taches de couleur qui servaient de contraste à tout cet or, mais n’eut guère le temps de s’attacher à de si petits détails. Parce qu’en pénétrant dans la pièce, il aperçut, à son extrémité, un grand fauteuil doré surmonté d’un dais.

Et dans ce fauteuil était assis l’enfant-empereur.

Plusieurs douzaines d’hommes en habit rutilant se tenaient debout à côté de lui. La porte que Gosseyn venait de franchir donnait directement sur ce petit groupe de… courtisans ?

Ce fut donc sur eux que ses regards tombèrent en premier et il lui fallut tourner la tête vers la droite pour découvrir le petit garçon vêtu d’un costume argenté et scintillant, assis sur le trône doré.

L’enfant avait déjà aperçu Gosseyn et son escorte, car lorsque le prisonnier le vit, il brandissait le bras vers eux. Quelques secondes plus tard, il dit avec cette voix aiguë de soprano que Gosseyn avait entendue dans l’auditorium, empreinte du même accent de colère :

— Nous vous avons attendus ! Qu’est-ce qui vous a retardés ? Où êtes-vous allés ?

Quatre s’arrêta d’un air respectueux. Sous l’effet de cette impatience déraisonnable, son visage, que Gosseyn voyait de profil, se crispa. Sans doute aussi à cause de l’impossibilité où il était d’expliquer au petit garçon qu’il fallait du temps pour parcourir une distance donnée.

— Nous avons couru tout le long du chemin, Votre Majesté, répondit-il.

Puis il ajouta, en toute hâte :

— Après avoir réussi à faire partir le prisonnier. Il a commencé par résister.

Gosseyn analysa les éléments de cette accusation imparable. En ajoutant ces derniers mots, Quatre s’était habilement blanchi de tout blâme. Et avait rejeté la faute sur la seule personne incapable de se défendre contre ce mensonge. De plus, comme Gosseyn était prisonnier, sa situation ne pouvait s’en trouver empirée.

En réalité, lorsque là-bas, dans la salle de conférences, Quatre l’avait saisi par le bras, Gosseyn avait aussitôt compris qu’il fallait partir sans tarder. Aussi, tandis qu’on le faisait sortir par la porte qui se trouvait derrière le podium, il s’était mis à courir à grandes enjambées.

L’empereur interrompit cette brève remémoration des événements récents.

— Amenez-le ici, devant moi ! Je vais lui apprendre à me résister !

Cette fois, ses gardes avancèrent plus lentement. Mais, chose étrange, le cerveau second de Gosseyn se mit en action tout seul. Car il recevait un flot intense d’énergie. C’était là un fait totalement nouveau. Jamais les autres Gosseyn, dont il partageait les souvenirs, n’avaient éprouvé une telle sensation.

Ses projets s’en trouvèrent modifiés. Il avait eu l’intention de rester neutre et d’attendre. De suspendre son jugement et de différer toute action personnelle jusqu’à ce qu’il découvre en quoi ce jeune garçon pouvait être dangereux pour les adultes.

Après tout, l’histoire de l’humanité terrienne comptait un certain nombre d’enfants qui avaient hérité d’une couronne, et les adultes étaient venus à bout des difficultés inhérentes à cette situation.

Mais là, il s’agissait de quelque chose de différent.

Comme il ne savait pas exactement en quoi cela consistait, Gosseyn se servit de son cerveau second pour étudier le corps de l’enfant-empereur. Il obtint ainsi une photographie mentale globale de chaque molécule, atome, électron et particule de cet organisme.

Le petit garçon était en train de lui dire :

— Nous allons vous arracher tous vos secrets. Chaque bribe d’information que vous nous cachez. Et nous apprendrons ce que vous avez fait à notre flotte pour l’amener ici. Alors, vous feriez mieux de vous mettre à parler. Pour que vous sachiez que je parle sérieusement, je vais vous brûler un petit peu.

Même après coup, Gosseyn ne put jamais dire ce qui s’était exactement passé. Il s’aperçut que de l’énergie s’accumulait dans une tige métallique incluse dans le trône, au-dessus du dossier, et que cette énergie provenait du corps de l’empereur.

Le phénomène se produisit trop rapidement pour qu’il puisse l’analyser. Et sa réaction, déjà préréglée, s’effectua trop vite pour qu’il en prenne conscience d’une manière visuelle, auditive ou analytique.

En une fraction de seconde, son cerveau second similarisa le corps de l’enfant à la couche de la capsule sur laquelle son propre corps avait reposé.

C’était l’une des deux zones du vaisseau qu’il avait « photographiées » afin de pouvoir, dans l’avenir, s’y réfugier par similarisation. Il choisit celle-là parce qu’elle était confortablement rembourrée et qu’il serait moins désagréable pour le petit garçon de se retrouver couché là que sur le plancher.

Toute une série de faits se déroula alors dans la salle du trône.

La baguette chargée d’énergie qui dépassait du dossier du fauteuil impérial devint lumineuse et une petite flamme en jaillit. Elle vint frapper le plafond en crachotant.

Quatre, qui était à côté de Gosseyn, poussa une exclamation de surprise à laquelle tous les courtisans firent chorus. Car maintenant, le trône doré se dressait devant eux, vide. L’enfant-empereur avait disparu.

Une douzaine de secondes, au moins, s’écoulèrent.

Gosseyn sentit nettement le temps passer. Chaque seconde lui parut presque palpable dans cette absence totale de bruit ou de mouvement. Il y avait pourtant de nombreuses personnes dans la salle et, à cet effroyable silence, Gosseyn put mesurer l’intensité de l’émotion qui s’était emparée des serviteurs et des affidés du jeune empereur.

Le silence cessa brusquement lorsque plusieurs personnes reprirent enfin haleine.

Gosseyn n’avait pas perdu ces secondes si précieuses. Il avait préparé une explication de ce qui venait de se passer afin que ces gens ne puissent en rejeter le blâme sur lui.

Mais il n’avait pas encore réussi à la formuler réellement car, pour le moment, il n’avait que des souvenirs incomplets de ces extraordinaires événements. Il prit donc le temps de se les remémorer dans leurs moindres détails afin d’être sûr que rien ne lui avait échappé.

Son cerveau second avait détecté le flot de particules dès son origine… avant qu’il n’atteigne sa force maximale, quelques millionièmes de seconde plus tard. C’était quelque chose de totalement imprévu. Heureusement qu’il avait préréglé une similarisation à vingt décimales dès qu’il s’était aperçu combien l’enfant-empereur pouvait être dangereux.

Il avait détourné toutes les particules sur la baguette d’énergie dressée derrière la tête du petit garçon. Et elle avait émis un bref éclair accompagné d’un sifflement crépitant.

C’était incroyable et inattendu que le cerveau de cet enfant renferme quelque chose d’aussi puissant que le cerveau second de Gilbert Gosseyn. Le jeune empereur présentait un supplément de matière cérébrale équivalant au sien. Une extraordinaire masse de cellules que ne possédaient pas les êtres humains ordinaires.

Malheureusement, il ne s’agissait pas d’un simple mécanisme de défense. Il pouvait contrôler directement un flot d’énergie et le diriger contre une cible. Le petit garçon avait eu l’intention de « brûler un petit peu » Gosseyn. Cette limitation impliquait une certaine préoccupation morale. Et laissait supposer que quelqu’un, en l’éduquant, avait tenté d’établir un frein à ce pouvoir.

L’enfant ne tuait pas automatiquement tous ceux qui l’offensaient. Il se contentait de les blesser et de leur faire peur. Il était tout-puissant, à sa manière ; mais pas aussi fou que Gosseyn l’avait d’abord cru.

Par conséquent, il était encore possible de modifier cette situation.

Ces réflexions s’étaient déroulées à la vitesse de l’éclair dans l’esprit de Gosseyn, et prirent fin au moment où les autres témoins commençaient à reprendre le contrôle d’eux-mêmes.

Quatre se redressa et se retourna. Gosseyn, soulagé, fit de même. À temps pour le voir s’incliner devant certains courtisans qui portaient un uniforme, fait que Trois n’avait pas remarqué jusque-là.

— Draydart Duart, dit Quatre, est-ce que vous prenez le commandement ?

Ces mots furent suivis d’un silence. Il était évident que tout le monde, sauf Gosseyn, savait à qui ils s’adressaient. Puis l’un des hommes en uniforme se détacha du groupe et s’avança vers Quatre. Les autres courtisans demeurèrent à l’endroit où ils se trouvaient au moment où le prisonnier était entré.

L’homme qui s’avança portait un vêtement pourpre. Sur ce qui devait être une veste, des morceaux de métal que, sur Terre, Gosseyn aurait tenus pour des décorations, scintillaient. Sur cette même planète, on aurait dit que cet homme avait la quarantaine.

Puisque Quatre s’en remettait à lui, il devait avoir un grade élevé dans la hiérarchie militaire.

Gosseyn s’attendait vaguement à ce que Quatre et l’officier engagent une discussion. Mais ce fut à lui que le militaire s’adressa. Sa voix était empreinte d’un accent suppliant bien inattendu.

— Est-il encore vivant ?

Puisqu’on lui parlait directement et qu’on le tenait, automatiquement, pour responsable, Gosseyn en profita pour présenter l’argument qu’il venait de préparer.

— On dirait que vous avez une forte affinité avec cette zone particulière de l’espace. À mon avis, juste avant que l’empereur disparaisse, le contrôle spécial que son cerveau exerce sur les flots d’énergie a déclenché quelque chose à l’intérieur de la capsule où vous m’avez découvert.

« Aussi, continua-t-il à inventer, nous avons peut-être là un début d’explication de votre arrivée ici. Sa Majesté était-elle en train d’infliger une peine à quelqu’un, juste avant que s’effectue le Grand Transfert ?

« Je pense, conclut-il, que vous feriez mieux d’envoyer une garde d’honneur au laboratoire où vous gardez la capsule spatiale. Je suppose que le petit garçon… euh… que Sa Majesté se trouve à l’intérieur.

— Mais n-n-nous avons cru que ce serait dangereux de la garder à bord, bégaya l’officier dont le visage était devenu gris. Aussi l’avons-nous lancée dans l’espace dès que vous avez quitté le laboratoire.

Deuxième moment de saisissement.

À quelle vitesse ces gens réagirent-ils ? Des études, menées dans le cadre de la Sémantique générale, avaient établi que la réaction thalamique pouvait être pratiquement instantanée. Les muscles se tordaient pour échapper au danger. Le corps se contractait et tremblait. L’appareil vocal pouvait même proférer des sons inarticulés ou des mots.

De telles réactions pouvaient-elles être efficaces ? Tout dépendait de la quantité d’activité corticale mêlée à ces réflexes prématurés.

Autant que Gosseyn pût en juger, le cortex n’avait rien à voir avec ce qu’il put observer après que le militaire prononça ces paroles fatidiques. Les gens se mirent à tourner en rond. Plusieurs passèrent en courant devant lui. En supposant qu’ils aient un but, ils semblaient se diriger vers le trône. Mais ils s’arrêtèrent en plein élan, bien avant de l’avoir atteint. Ils cessèrent de courir et se mirent, eux aussi, à tourner en rond.

C’était typique d’une réaction thalamique. Toutefois Gosseyn pensa à une interprétation possible de ces actes : il s’agissait de lèche-bottes, de courtisans expérimentés. Habitués à l’hypocrisie, ils dissimulaient peut-être leur soulagement à l’idée que l’enfant-empereur avait disparu à jamais, car il se pouvait que l’on retrouve l’enfant encore vivant ; dans ce cas, il fallait que chacun ait montré aux yeux de tous combien il avait été sincèrement inquiet.

De plus, même si le petit garçon ne revenait pas, il y aurait un héritier qui porterait un jugement sur le comportement de chacun, au moment de la disparition de l’empereur. Et des commérages courraient alors sur ceux qui n’auraient pas su simuler la douleur.

Les réactions de ces gens ne comptaient guère aux yeux de Gosseyn qui avait fort à faire avec ses propres problèmes.

Mais pour son avenir, à lui aussi, il valait mieux que l’enfant soit encore vivant. Il s’inspira alors d’une observation effectuée par les Gosseyn précédents : en cas de crise, c’étaient toujours les militaires qui cherchaient à s’emparer du pouvoir. Il lui suffisait donc de garder son attention fixée sur l’officier qui venait de le questionner : le Draydart Duart, dont le rang devait correspondre à celui de commandant en chef.

Ainsi qu’il était à prévoir, le Draydart se remit rapidement du choc initial. Il pivota sur ses talons et se dirigea vers le mur qui était derrière le trône. Arrivé là, il écarta la tenture, toucha quelque chose d’imbriqué dans la paroi et se mit à parler.

Cette réaction pleine de détermination n’avait pas échappé aux yeux des autres car, progressivement, le silence retomba sur la salle. Les gentilshommes attachés au service de l’empereur cessèrent de tourner en rond et d’échanger des exclamations inutiles.

C’est pourquoi l’on entendit distinctement le Draydart conclure ainsi ses ordres :

— … rapidement ! Et faites très attention !

Sur ce dernier avertissement, l’officier laissa retomber la tenture et revint vers l’endroit où Gosseyn et Quatre l’attendaient. S’adressant sans doute à tous deux, il dit :

— Naturellement, nos instruments étaient restés en contact avec la capsule. Ils viennent de la localiser et nous allons l’amener une fois de plus à notre bord.

Mais il s’adressa à Gosseyn pour conclure :

— Je crois qu’il vaudrait mieux pour l’empereur que vous ne soyez plus ici quand il reviendra.

Le Draydart semblait s’inquiéter du sort de l’enfant lorsqu’on l’aurait retrouvé. Il avait apparemment décidé qu’il reviendrait forcément dans la salle du trône.

En attendant ce moment Gosseyn proposa une solution bien simple au problème posé par sa présence.

— Lorsque Sa Majesté sera de retour, pourquoi ne lui demandez-vous pas où elle veut que je me rende ?

Il y eut un long moment de silence. Il ne quittait pas des yeux le visage de l’officier et put y lire le déroulement de ses pensées. En s’emparant du commandement comme il l’avait fait, le Draydart avait révélé l’empire que, dans cette civilisation, les militaires exerçaient sur les civils. Cette attitude faisait de l’enfant une victime qui devait être, pour son propre bien, manipulée selon les directives du Draydart.

On ne pouvait demander à l’empereur s’il voulait être sauvé, aussi devait-on s’appuyer sur tout un système de règlements et d’arrêtés.

— C’est une bonne idée, reconnut le commandant en chef.

L’opération prit une vingtaine de minutes. Pendant ce temps, tous attendirent, debout, étrangement silencieux. Les courtisans se gardèrent même d’échanger des regards et, par peur sans doute, restèrent les yeux fixes dans le vide.

Soudain, la voix enfantine jaillit d’un haut-parleur dissimulé dans le plafond.

— Oui, je veux que Machin Chose soit présent. Ne le laissez pas filer !

Gosseyn se dit que Machin Chose, ce devait être lui. D’après l’accent avec lequel il avait prononcé ces mots, il était à supposer que l’empereur ne lui ferait pas très bon accueil.

Une voix d’homme sortit du haut-parleur :

— Draydart Duart, vérifiez le…

Gosseyn ne comprit pas le sens du mot qui suivit et qui ressemblait à… rutule.

L’officier tendit rapidement la main vers l’une des décorations qui ornaient l’épaule gauche de son uniforme. Le petit objet brillant qu’il saisit était suspendu à une chaîne. Le Draydart le leva simplement jusqu’à son oreille. Et parut écouter. Puis il laissa retomber le petit appareil en argent.

Il se retourna vers les courtisans :

— Nous allons passer au…

Une fois de plus, il s’agissait d’un mot inconnu de Gosseyn. Celui-ci sonnait un peu comme le mot « natte ». Mais sa signification était évidente. La prochaine entrevue allait avoir lieu dans une autre pièce.

Le prisonnier Gilbert Gosseyn serait alors confronté à d’autres systèmes de défense.

Il se souvint que l’activité de son cerveau second avait été deux fois enregistrée par leurs instruments. Il se dit, avec inquiétude, que ces êtres allaient, pour défendre leur empereur contre lui, se servir d’appareils dont il ignorait tout.

Comme lui aussi souhaitait se défendre et, si possible, obtenir d’autres informations, Gosseyn décida que le moment de prendre une décision approchait.

La fin du Non-A
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